Vaccin AstraZeneka : la France suspend les injections par précaution

"La décision qui a été prise(...) est de suspendre, par précaution, la vaccination avec AstraZeneca, en espérant la reprendre vite si l'avis de l'EMA le permet", a déclaré Emmanuel Macron ce lundi 15 mars. L'avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA) sur le sérum d'Astrazeneca est attendu "demain après-midi", selon le Président.

Le ministère allemand de la Santé a aussi annoncé "à titre préventif" la suspension de ce vaccin dans l'ensemble du pays après le signalement d'effets secondaires. Idem pour l'Italie, dans l'attente de la décision de l'EMA.

Le Danemark, la Norvège, la Bulgarie ou encore l'Islande avaient également décidé de suspendre en fin de semaine dernière et jusqu'à nouvel ordre, l’utilisation du vaccin AstraZeneka.

Pourquoi le vaccin AstraZeneka est-il suspendu dans certains pays ?

Cette suspension intervient "après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin Covid-19 d’AstraZeneca", a indiqué ce 11 mars, l’Agence nationale de la Santé du Danemark. Parmi les cas notifiés au Danemark, une personne est décédée par thrombose. Toutefois, l’Agence danoise souligne qu’"à l’heure actuelle, on ne peut pas conclure à l’existence d’un lien entre le vaccin et les caillots sanguins". Il s’agit en d’autres termes d’une mesure de précaution.

L'Autriche avait également annoncé lundi avoir cessé d'administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d'une infirmière de 49 ans qui a succombé à de "graves troubles de la coagulation" quelques jours après l'avoir reçu.

Ces décisions sont des mesures de précaution, le temps de vérifier si ces cas de thromboses sont, ou non, liés au vaccin Astrazeneka.

Selon le dernier avis de l'Agence européenne du médicament (EMA), "rien n’indique pour l’instant que la vaccination ait provoqué ces troubles, qui ne figurent pas parmi les effets secondaires de ce vaccin”. Elle précise, dans un communiqué diffusé jeudi, que "les avantages du vaccin continuent à l’emporter sur ses risques" et qu’il peut continuer à être utilisé pendant que l’enquête se poursuit. En effet, le nombre de cas d’évènements thromboemboliques chez les patients vaccinés n’est pas supérieur au nombre de cas qui seraient habituellement observés et attendus dans la population générale. Elle donnera un nouvel avis demain.

En France, Olivier Véran s'était montré rassurant jeudi dernier. "Il n’y a pas lieu de suspendre la vaccination par AstraZeneka", avait-il déclaré. Sur 5 millions d’européens qui ont reçu le vaccin, seulement 30 ont présenté des troubles, avait-t-il argumenté. "Cela ne veut pas dire qu’il y a un sur-risque avéré."

Et pour illustrer cela, le Premier ministre avait pris un exemple : "Imaginez que toute la population française se fasse vacciner en 24h, vous auriez le lendemain le même nombre d’infarctus du myocarde, d’AVC, de thrombose veineuse que n’importe quel jour. Et si vous prenez individuellement chaque situation, vous allez dire cette personne qui a fait un infarctus du myocarde a été vaccinée la veille. Ca ne veut pas dire qu’il y a un lien de causalité."

L’Agence du médicament (ANSM), dans son dernier point de pharmacovigilance (12 mars), avait recommandé de "poursuivre la vaccination avec le vaccin AstraZeneca", même si "de nouvelles données pourraient amener l’ANSM à réviser cette position." Selon ce rapport, depuis le début de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca, 3 013 cas d’effets indésirables ont été analysés par la pharmacovigilance. "La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées)." En outre, un cas de thrombose a été notifié mais dans un contexte médical à risque et "rien ne permet de conclure que cet effet soit en lien avec le vaccin."

Rappelons que le Royaume-Uni a déjà vacciné plus de 22 millions de personnes avec une première dose, utilisant, pour l’heure, uniquement les vaccins de Pfizer-BioNTech et d’Oxford-AstraZeneca, sans identifier de signal d’alerte.

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